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Médaille de bravoure

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Médaille de bravoure

Pour ceux qui ont mis leurs vies en péril en essayant de secourir un camarade de travail

Cette médaille fut instituée en 1933 par un ancien président de l'Institut, Everett Alfred Collins. Il fit don de la médaille et devint le premier Président du Comité de la médaille de bravoure. Elle est devenue l'équivalent de la Croix de Victoria de l'ICM tant sa reconnaissance est prestigieuse. Elle est remise uniquement quand une personne, en pleine connaissance de cause, a mis sa vie en danger pour venir au secours d'un confrère en détresse. Chaque gagnant de cette médaille reçoit une citation gravée faisant l'éloge de sa conduite héroïque. Cette médaille est accordée par le Conseil de l'ICM selon la recommandation du Comité de la médaille de bravoure, l'un des comités spéciaux de l'Institut.

Gagnants

2013

John Cerne

Ce héro traverse les flammes d’un appareil de forage pour sauver son collègue

par  Correy Baldwin

C’était une journée de grand froid, ce 23 mars 2012. John Cerne, foreur au diamant,  29 ans d’âge, et deux autres hommes, travaillent sur un appareil de forage au gisement Nechalacho, exploité par Foraco et Avalon Rare Minerals, près de Thor Lake dans les Territoires du Nord-Ouest. Les trois hommes sont en train de sceller un trou de forage au béton lorsque soudain, sans avertissement, une explosion secoue l’appareil.

« J’ai été, pour ainsi dire, renversé », raconte Monsieur Cerne. « Je regardais le trou, puis, j’ai levé les yeux, et j’étais plus ou moins couvert de feu de la tête aux pieds. » Son côté de l’appareil avait été englouti par une boule de feu. L’équipe utilisait une pompe externe qui, il s’est avéré plus tard, n’avait pas été installé correctement. Au fur et à mesure qu’ils travaillaient, la pompe s’était mise à se surchauffer. À un moment donné, quand la pompe a atteint un niveau de chaleur extrême la pression est devenue trop forte et la pompe a éclaté en feu.

« J’ai réussi à trouver la portière », raconte Monsieur Cerne, « et je me suis jeté hors de l’appareil pour m’enfoncer dans un banc de neige. » Dehors, il fait moins 40° Celsius, et Monsieur Cerne, recouvert d’huile hydraulique en feu, se roule dans la neige pour étouffer les flammes.

« C’est à ce moment-là que j’ai regardé vers l’appareil et que j’ai vu mon partenaire à l’arrière de l’engin, couché dans une flaque d’huile brulante », raconte-t-il. Monsieur Cerne, s’est immédiatement replongé dans l’appareil pour retirer son partenaire de là.

« C’est très difficile à expliquer parce que tout s’est passé très vite », dit-il. « On ne réfléchit pas aux décisions qu’on prend dans ces quelques millisecondes. On fait ce qu’il faut faire, c’est tout. Tout ce que je savais, c’est qu’il allait mourir brûlé si je ne le sortais pas de là. » Monsieur Cerne porte l’autre homme dans ces bras pour le sortir des flammes, puis le pose à l’extérieur de l’engin. « Je le serrais dans mes bras pour essayer d’étouffer les flammes qui nous couvraient tous les deux », se souvient-il.

Ils se sont échappés, mais ils ne sont pas encore hors de danger. L’appareil en feu  est entouré de bidons de diesel, des citernes de propane et d’autres matières inflammables. « On dit toujours que si l’appareil prend feu, il faut le laisser brûler », raconte Monsieur Cerne. « Mais quand j’ai regardé mon partenaire, j’ai pu voir que ces brûlures étaient plutôt graves. Je ne savais pas si j’allais pouvoir le déplacer. » Il se plonge donc dans les flammes une fois de plus. Il attrape deux extincteurs, puis il maîtrise le feu.

Monsieur Cerne et le troisième homme, qui était sorti indemne de l’explosion, mettent l’homme gravement brûlé sur une luge et le traînent jusqu’à un autre appareil, 500 mètres plus loin. Là, ils entourent ses mains et ses bras, très gravement atteints, d’un manteau pour les protéger.

Monsieur Cerne part alors chercher du secours. Il saute sur une motoneige pour se rendre vite au campement, à une distance d’un kilomètre encore, bien que les brûlures de ses propres mains lui empêchent d’enfiler ses gants.

Monsieur Cerne a subi des brûlures au deuxième degré sur ses deux mains, puis des brûlures sur sa nuque – des blessures qu’il a sûrement subi lorsqu’il est retourné dans les flammes à deux reprises. Il a, en outre, perdu des poils de sa barbe, dit-il. « Je laisse pousser une grosse barbe épaisse tous les ans en hiver, contre le froid ; donc, j’avais une barbe énorme au moment de l’accident, et elle a fondu à même mon visage. »

Lorsque Monsieur reprend le travail début juillet, à sa grande surprise, on l’affecte au même appareil. « C’était très bizarre de rentrer là-dedans comme si de rien n’était », raconte-t-il. « C’était tout retapé et repeint, mais c’était le même appareil et pas un autre. »

Bien que son collègue ait été gravement brûlé, Monsieur Cerne fait valoir que les retombées du feu auraient pu être bien plus graves. « Il paraît très bien, physiquement. Encore une minute ou deux là-dedans, et il n’aurait pas l’apparence qu’il a aujourd’hui. La chaleur commençait juste à  atteindre son visage. Il a beaucoup de chance. »

Monsieur Cerne est cependant modeste concernant son acte héroïque, et réticent à recevoir les éloges. « On fait ce qu’il faut faire, car c’est un autre être humain, n’est-ce pas ? », conclue-t-il.

 

1993

Julien Thibault

105 Draegermen, for great bravery displayed in the Westray Disaster, Plymouth, Nova Scotia, on May 8, 1992.