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La fièvre du coûte que coûte

Par Roy Slack


De gauche à droite, Virgil I. « Gus » Grissom, Edward White et Roger Chaffee, les astronautes d'Apollo 1, posent devant le lanceur spatial Saturn 1 au complexe de lancement spatial 34 du centre spatial Kennedy. Avec l'aimable autorisation de la NASA

L'expression go fever (la fièvre du coûte que coûte) est utilisée pour la première fois par la National Aeronautics and Space Administration (NASA, l'administration nationale de l'aéronautique et de l'espace) après l'incendie qui a détruit Apollo 1 en 1967. Deux semaines avant le lancement prévu d'Apollo 1, trois astronautes décèdent dans un exercice d'entraînement. Une étincelle résultant d'un court-circuit dans le circuit électrique se propage dans l'air hautement oxygéné du module ; en quelques secondes, le module entier est enveloppé par les flammes. L'expression go fever fait allusion à un désir d'avancer et de prendre des risques, même dans des conditions marginales ou ne répondant pas aux normes. Elle s'est propagée au sein de la NASA et était encouragée par l'attitude machiste et jusqu’au-boutiste prônée par les astronautes et la direction.

La situation à la NASA présente indéniablement des similitudes avec l'industrie minière. L'attitude et le désir de commencer à casser des roches prennent parfois le pas sur la planification minutieuse de tous les aspects du travail. Visiblement, ceci doit changer ; mais toutes les parties impliquées imposent une forte pression pour augmenter le rendement, pour commencer les choses.

La go fever est une situation souvent régie ou intensifiée par la direction, qui impose une pression importante afin de satisfaire à des dates butoirs. Le bon message à transmettre est que le travail ne doit en aucun cas commencer tant que l'on n'est pas sûr(e) de pouvoir l'accomplir en toute sécurité. Ceci correspond bien à l’idée qui sous-tend le système de sécurité en cinq points de Neil George, et c’est en outre une bonne pratique de sécurité fondamentale. Il faut parvenir à un engagement conjoint de toutes les parties à ne pas commencer tant que toutes les conditions de sécurité ne sont pas réunies pour effectuer le travail en question. C'est en esquivant cette fièvre du coûte que coûte que l'on pourra éviter les accidents et parvenir à atteindre notre objectif zéro accident.

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