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A year of revitalization

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Une année de revitalisation

Alibhe Goodbody - 01 mai 2023

Michael Cinnamond, bénévole de longue date de l’ICM, prend la présidence de l’ICM à un moment important pour l'industrie et l'Institut

Mike Cinnamond, président de l'ICM pour 2023-2024, apporte au Conseil de l'ICM une connaissance approfondie de l'aspect corporatif de l'industrie minière. Actuellement vice-président principal des finances et directeur financier de B2Gold Corp., dont le siège est à Vancouver, il participe aux activités de l'ICM depuis vingt ans, d'abord au niveau des sections, puis au niveau national, au sein du Conseil de l'ICM. En tant que partisan de la promotion des connaissances et de l'apprentissage au sein de l'industrie minière, il croit que des organisations comme l'ICM jouent un rôle important dans le partage des connaissances et le développement des meilleures pratiques.

CIM : Comment avez-vous commencé à travailler dans l'industrie minière ?

Cinnamond : Je suis arrivé au Canada en 1997 et j'ai travaillé pour l'un des grands cabinets comptables, Coopers & Lybrand, qui est devenu plus tard PricewaterhouseCoopers (PwC). Je voulais travailler sur certaines des fusions, acquisitions et autres transactions financières qui avaient lieu à l'époque, et tout le monde m'a dit que je devais aller travailler pour l'équipe minière, parce que c'était là que les transactions se passaient.

C'était en 1998 et, bien que la tendance d’affaires pour les sociétés minières se soit rapidement réduite en raison de la récession, j'aimais vraiment le secteur et je suis donc resté dans le groupe minier de PwC. J'ai fini par devenir associé et, lorsque j'ai quitté l'entreprise en 2013, je dirigeais le groupe Mines. J'ai vraiment apprécié ce travail, avec des clients dans le domaine des métaux de base et des métaux précieux qui étaient de bonnes personnes avec qui traiter, opérant dans le monde entier et ayant toujours quelque chose d'intéressant à faire en termes de projets et de transactions.

J'ai ensuite eu la chance de travailler du côté des entreprises du secteur - j'ai eu l'occasion de rejoindre B2Gold à la mi-2013 en tant que directeur financier. J'ai vraiment apprécié d'être au cœur de l'action et de participer à la gestion quotidienne d'une société minière prospère et entrepreneuriale. C'est un travail très enrichissant. Chaque jour est différent.

CIM : En quoi l'industrie minière vous a-t-elle mis au défi ?

Je pense qu'il y a de nombreux défis à relever. L'un des défis est d'ordre géographique ; cette industrie implique de nombreux déplacements - pour B2Gold, nous devons survoler un océan presque chaque fois que nous nous rendons sur l'un de nos projets. Nous exploitons actuellement des mines au Mali, aux Philippines et en Namibie et, grâce à l'acquisition récente de Sabina Gold & Silver, nous avons également le projet Back River au Nunavut. C'est formidable d'avoir un projet au Canada. Il peut être un défi de rester en contact avec les personnes travaillant dans les différentes exploitations et d'être en mesure de les aider. Vous devez vous assurer que les bonnes personnes travaillent avec vous.

L'industrie minière est également stimulante sur le plan intellectuel, car il y a toujours quelque chose de nouveau à traiter ou à négocier. Lorsque vous vous engagez dans de nouveaux projets ou lorsque vous essayez de négocier quelque chose comme un nouvel accord de stabilité avec le gouvernement d'un pays donné, vous devez faire face rapidement aux problèmes qui se présentent — il n'y a pas de manuel. On rencontre beaucoup de gens intéressants et intelligents, et il faut s'adapter et faire face à chaque scénario au fur et à mesure qu'il se présente.

CIM : Quels conseils donneriez-vous à un étudiant universitaire ambitieux qui s'apprête à entrer dans l'industrie minière ?

Cinnamond: Je lui dirais de foncer ! L'exploitation minière est une activité essentielle qui offre de nombreuses possibilités dans le monde entier, et les mineurs canadiens sont très respectés. Si vous voulez avoir l'occasion de voyager, de vous perfectionner et d'en apprendre davantage sur un grand nombre de pays, de cultures et de gens différents et sur la façon dont ils fonctionnent, vous trouverez l'industrie enrichissante, à condition d'avoir l'esprit ouvert.

L'industrie minière est une industrie mondiale, mais comparée à d'autres industries, par exemple les services publics ou l'industrie pétrolière, elle reste relativement compacte et soudée - ce qui signifie qu'il n'est pas difficile de faire rapidement connaissance avec beaucoup de gens. C'est l'un des aspects les plus intéressants de l’ICM ; peu importe où vous vous trouvez, que ce soit en Afrique de l'Ouest ou en Mongolie, où que vous alliez, vous pouvez presque parier que vous rencontrerez un autre membre de l’ICM et qu'il connaîtra beaucoup de gens que vous connaissez et avec qui vous avez travaillé. C'est formidable de voir l'empreinte canadienne à l'échelle mondiale et le soutien que les membres de l’ICM s'apportent mutuellement. Alors, si vous êtes un étudiant ambitieux, rejoignez votre section locale de l’ICM ou votre section étudiante et participez à leurs événements pour rencontrer vos futurs employeurs.

Dès que j'ai commencé à m'impliquer dans la section de Vancouver de l’ICM, j'ai commencé à construire ce réseau. L’ICM est un excellent moyen de rencontrer des personnes, y compris à un niveau plus élevé, qui sont prêtes à vous consacrer du temps. On a rapidement l'impression de faire partie de l'industrie. L’ICM comporte un aspect technique important, mais aussi un aspect social tout aussi important, qui n'est peut-être pas évident tant que vous n'avez pas participé à votre premier évènement local. Mais à ce moment-là, vous l’apprenez.

CIM : Depuis combien de temps êtes-vous impliqué dans l’ICM ?

Cinnamond: Cela fait près de 20 ans maintenant, et j'ai assumé plusieurs rôles différents. J'ai commencé à participer en tant que trésorier de la section de Vancouver lorsque j'étais directeur chez PwC, en 2002. Après avoir été trésorier pendant quelques années, je suis devenue vice-président, puis président de la section pendant quelques années encore. En 2008-2009, la même année où Jim Popowich était président de l'ICM, je suis devenu président des finances de l'ICM et j'ai conservé ce rôle jusqu'en 2014. Je mentionne Jim Popowich parce qu'il a laissé un impact durable sur moi en tant que premier président de l’ICM avec lequel j'ai travaillé directement. Il a joué un rôle déterminant dans la refonte de la structure de gouvernance de l’ICM cette année-là et a été le type de membre et de collègue dévoué qui, selon moi, illustre parfaitement ce qu'est l’ICM.

En 2017, j'ai de nouveau siégé au Conseil, en tant que directeur non désigné, et ce pendant encore trois ans. Puis, en 2021, on m'a annoncé que j'étais le président pour 2023-2024.
Je pense que l’ICM est une organisation extraordinaire pour le terrain qu'elle couvre. Les branches et les sociétés sont très actives et s'appuient dans une large mesure sur les services de bénévoles dévoués de l’ICM pour organiser leurs événements locaux, qui attirent beaucoup de monde. C'est l'essentiel de ce qui maintient la communauté de l’ICM au niveau local. Au niveau du bureau national, une équipe relativement restreinte organise de nombreuses conférences et évènements nationaux et internationaux, tout en aidant les sections et les sociétés dans leurs efforts. Je suis toujours impressionné par ce qu'un petit groupe de personnes dévouées et motivées peut accomplir.

CIM : Vous avez reçu la médaille de service distingué de l’ICM en 2022, pouvez-vous m'en parler ?

Cinnamond : Je peux certainement vous dire que j'ai été surpris et que c'était un grand honneur de la recevoir.

Je suis impliqué dans l’ICM depuis longtemps, ce qui a peut-être joué un rôle. Un autre élément qui a pu jouer un rôle, c'est que lorsque la pandémie de la COVID-19 a frappé en mars 2020, la convention annuelle de l‘ICM a dû être annulée. Ce fut une perturbation majeure pour l’ICM et nous avons subi une perte de revenus importante cette année-là, comme beaucoup d'autres organisations pendant la première partie de la pandémie. Nous avons également dû agir rapidement pour repenser notre stratégie à court terme et la manière de servir au mieux les membres de l’ICM dans un monde soudainement impersonnel.

Avec l'aide d'Angela Hamlyn, directrice générale de l’ICM, quelques-uns d'entre nous ont lancé ce que nous avons appelé l'initiative des mécènes corporatifs. En gros, nous avons contacté un grand nombre de sociétés minières pour leur expliquer que l’ICM avait été touché par la COVID et avait perdu une année de revenus de conférence, et nous leur avons demandé de soutenir l'Institut en devenant mécène au cours de l'année suivante, pendant que l’ICM réorganisait sa stratégie.

De nombreuses entreprises ont répondu à l'appel et ont été très heureuses de soutenir l’ICM, une organisation très respectée qu'elles considèrent comme très utile et importante pour l'industrie minière. Nous avons recueilli 1,74 million de dollars, ce qui nous a permis de remplacer les recettes perdues lors de la conférence.


La médaille pour services distingués a donc été décernée en partie en reconnaissance de la participation à cette initiative, même si les vrais gagnants ont été l’ICM et tous ceux qui y ont participé et l'ont soutenu.

CIM : Quelle est votre vision pour l’ICM au cours de votre année de présidence et pour l'avenir ?

Cinnamond : L’ICM existe depuis 125 ans et a très bien servi ses membres pendant tout ce temps, et elle continue à le faire aujourd'hui. Lorsque la pandémie de la COVID a frappé et que l’ICM a lancé son nouveau plan stratégique, celui-ci comportait trois parties : recalibrer (2021), renouveler (2022) et revitaliser (2023). Nous voici donc en 2023, et je pense que l’ICM est fermement engagé sur la voie de la réalisation de son objectif de revitalisation. La présidente sortante de l’ICM, Anne Marie Toutant, les présidents qui l'ont précédée et l'ensemble du personnel et des membres dévoués de l’ICM nous ont aidé à créer l'élan nécessaire pour y parvenir. Pour 2023-2024, mon objectif en tant que président de l’ICM est de maintenir cet élan positif.

Pour moi, la revitalisation consiste à mettre en place les nouvelles ressources et les nouveaux systèmes nécessaires pour que l’ICM atteigne ses objectifs, dont les fondements n'ont pas beaucoup changé au cours de ses 125 années d'existence. Je pense que les principaux objectifs de l’ICM sont toujours de créer et de transmettre des connaissances et de l'expertise technique, ainsi que d'unir et d'engager ses membres. Un autre élément clé est que l’ICM continue d'impliquer le public et de le sensibiliser non seulement aux meilleures pratiques et à l'expertise minière, mais aussi à la contribution essentielle que l'exploitation minière apporte à chacun d'entre nous à chaque jour.

Je veux aider l’ICM à continuer à augmenter le nombre de ses membres individuels et corporatifs ainsi que ses partenariats, ce qui a déjà été une initiative au cours des deux dernières années. Cela permettra non seulement à l’ICM de renforcer ses ressources financières, mais aussi de faire connaître toutes les activités de l’ICM qui peuvent bénéficier à ses membres.

Il est également temps de passer à l'étape suivante de notre parcours de gouvernance, comme nous l'avons fait sous la direction de Jim Popowich. Nous devons mettre à jour nos statuts et nos documents de gouvernance afin de refléter les meilleures pratiques actuelles et d'harmoniser la manière dont l’ICM interagit à l'intérieur et à l'extérieur. C'est le même parcours que celui de toutes les sociétés minières modernes.

L'aspect communautaire de l'ICM est important pour moi et j'aimerais vraiment rencontrer autant de sections et de sociétés que possible au cours de l'année à venir. J'aimerais venir faire le point sur les activités de l’ICM au niveau national et écouter les commentaires de nos membres. En partageant de l’information, des objectifs et des stratégies au sein de notre communauté, qu'il s'agisse des branches, des sociétés, des comités, du personnel du bureau national ou des membres de l’ICM, nous renforcerons la cohésion de notre communauté. Nous pouvons resserrer les liens et partager les meilleures pratiques. 

Ce dernier point est important dans notre effort continu de revitalisation. Pour atteindre ses objectifs fondamentaux et les objectifs ci-dessus, l’ICM doit s'assurer qu'elle dispose de l'infrastructure d’affaires nécessaire. Pour ce faire, nous devrons moderniser nos plateformes actuelles afin de couvrir des domaines tels que la gestion des besoins et des intérêts des parties prenantes, la rationalisation et la centralisation des systèmes et de la collecte de données, la poursuite de l'automatisation des processus ainsi que l'amélioration de la communication au sein de l’ICM et avec l'extérieur.

Aucune de ces initiatives n'est totalement nouvelle, mais elles sont toutes essentielles pour permettre à l’ICM de continuer à se revitaliser et à augmenter le nombre de ses membres. Je me réjouis de travailler avec le Conseil de l’ICM, Angela [Hamlyn] et son équipe dévouée du bureau national, ainsi qu'avec tous nos membres au cours de l'année à venir, afin de nous aider à aller de l'avant. Les 125 premières années ont été formidables. Les 125 prochaines années seront encore meilleures.