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The Changing Face of Mining

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Le visage changeant de l'industrie minière

29 avril 2019

Pour commencer la deuxième journée du congrès de l’ICM 2019, les participants se sont réunis dans la salle de bal afin de prendre part à la séance plénière, qui portait sur le thème « Le visage changeant de l’industrie minière ». Parmi les intervenants figuraient la présidente et directrice de l’exploitation d’Atlantic Gold Maryse Belanger, le président et directeur général de Newtrax Alexandre Cervinka, le président et directeur général de Torex Gold Fred Stanford et la principale ingénieure minière de Vale Ontario Theresa Nyabeze. Aux côtés du modérateur Nathan Stubina, vice-président de la technologie de Sherritt, ils ont exploré deux visages différents de l’industrie minière, à savoir la diversité des personnes qui y travaillent, et la perception qu’a le public de ce secteur.

Pour la première fois lors d’une séance plénière, le public a pu directement participer au débat en votant dans le cadre d’un sondage. Les participants au congrès de l’ICM ainsi que les personnes y assistant en ligne ont par exemple accordé à l’industrie minière la note de quatre sur dix en termes d’innovation, mais l’ont aussi décrit comme un secteur « essentiel, passionnant et mal compris ».

Concernant le manque de diversité dans l’exploitation minière, Mme Nyabeze déclarait que si elle pouvait changer ne serait-ce qu’une chose, elle s’attacherait à montrer que l’on peut tout à fait envisager de poursuivre une carrière dans le secteur minier.

« Les emplois que nous proposons en souterrain sont si bien payés que j’aimerais voir davantage de femmes embrasser ce secteur, y rester, y travailler et s’y épanouir », indiquait Mme Nyabeze. « Dans cet avenir que nous pourrions créer, j’aimerais que l’on comprenne que l’environnement souterrain est sûr, durable et que l’on peut réellement s’y épanouir et faire évoluer sa carrière. J’aimerais changer les états d’esprit de beaucoup qui se demandent si l’environnement minier est réellement adapté aux femmes. »

Concernant le manque d’innovation ressenti dans le secteur minier, MM. Cervinka et Stanford et Mme Belanger ont exprimé des points de vue différents quant aux domaines qu’il faudrait axer sur l’innovation afin d’améliorer l’industrie et l’image qu’en a le reste du monde.

« Nous sommes indéniablement de grands partisans de l’intelligence artificielle (IA), de l’apprentissage automatique et de la recherche opérationnelle pour améliorer le plan de la mine. Cependant, nous sommes convaincus que le tremplin vers un changement perturbateur dans l’efficacité de ces procédés est le passage à l’ère du numérique », déclarait M. Cervinka quant à l’innovation technologique qui, selon lui, bouleversera l’industrie minière. « Sans transparence quant au procédé, et sans évaluer toutes les parties de ce procédé, il est encore trop tôt pour appliquer la plupart de ces innovations technologiques. Nous avons encore devant nous quelques années avant de pouvoir mettre l’IA en application à grande échelle. Rien ne sert de courir ; il faut partir à point. »

« Nous avons beaucoup à faire en matière d’éducation et devons expliquer aux gens ce que nous faisons, être plus clairs et établir des partenariats plus stables avec les communautés dans lesquelles nous évoluons. L’image qu’ont les gens de [l’exploitation minière] reste ancrée dans les activités minières des années 1950 par exemple », expliquait Mme Belanger. « À l’heure actuelle, les décès, les accidents et autres ruptures de barrages miniers n’aident en rien. Dans le même temps, nous devons modifier cette image afin qu’elle reflète les bienfaits que peut apporter l’industrie minière à la société ; j’en suis convaincue. D’une certaine manière, c’est très simple, mais notre industrie peut véritablement apporter des changements positifs dans la vie des gens. »

« En adoptant un point de vue différent, nous pourrions considérablement améliorer nos activités minières ; il suffirait d’envisager le processus sous un autre angle et de le modifier complètement avant de l’automatiser », indiquait M. Stanford. « Nous avons donc suivi le processus depuis l’étape de l’affinage et nous sommes penchés sur toutes les étapes qui incluent le stockage, le transport et la transformation ; nous nous sommes ensuite demandés la raison pour laquelle nous procédions ainsi, et s’il était envisageable de faire les choses autrement. Si nous procédions différemment dès le début du processus, pourrions-nous éliminer cette étape ou la rendre plus efficace ? »

Avant de quitter les intervenants, M. Stubina a partagé avec les participants ce proverbe utile : « le meilleur moment pour planter un arbre, c’était il y a 20 ans ; le prochain meilleur moment, c’est maintenant. » Il a encouragé les participants à ne pas renoncer au passé, mais à se tourner vers l’avenir, car le secteur minier évolue.