08 mai 2018
Investir dans le développement de projets durant les cycles baissiers des matières premières, éliminer les obstacles structurels au maintien en fonction des femmes dans l'industrie et trouver un nouveau mode de financement ; c'est autour de ces thèmes, entre autres, que s'est articulée la séance plénière du congrès de l'ICM, laquelle s'intéressait à la façon dont les sociétés minières peuvent « penser autrement » au profit de leurs activités.
Malgré le ciel bleu qui surplombait Vancouver, la salle de bal était à son comble et le public a pris part à une discussion plénière sur les approches modernes à l'exploitation minière. Michael Cinnamond, premier vice-président et directeur des finances de B2Gold a présidé la séance aux côtés de John Bianchini, président et chef de la direction de Hatch ; Nicole Adshead-Bell, directrice de Cupel Advisory Corp. ; Sean Roosen, chef de la direction de Redevances Aurifères Osisko Ltée ; Clive Johnson, président et chef de la direction de B2Gold ; Leon Teicher, président du conseil d'administration de Continental Gold ; et Johnna Muinonen, vice-présidente de l'exploitation de RNC.
Nous vous communiquons ci-dessous les paroles de ces conférenciers.
John Bianchini sur la manière de mieux se préparer aux cycles des matières premières : « Du point de vue du développement de projets, nous avons vraiment beaucoup à faire. Nous devons devenir des acteurs sur le plus long terme, et trouver le courage d'investir de manière contracyclique dans le développement. Je sais bien que ce n'est pas simple et que beaucoup d'obstacles se présentent à nous, mais nous devons œuvrer à réaliser nos études très tôt, durant la tendance baissière du cycle, et investir pendant cette phase. Ces projets sont bien plus fructueux quand, finalement, nous les exécutons. »
Nicole Adshead-Bell sur la manière d'envisager l'exploration sur le long terme : « La tendance au court terme prédomine dans notre société ; on le voit bien dans la façon dont certaines sociétés gèrent leur stratégie d'exploration. L'une des choses que j'ai constatées récemment est qu'en raison de la pression imposée pour générer des résultats immédiatement, plutôt que de consacrer des années [aux travaux de développement], on se sent contraints de trouver le glory hole, cette excavation à ciel ouvert tant recherchée. L'exploration est un procédé complexe, et creuser des trous de manière aléatoire dans le sol ne mènera pas forcément au résultat escompté. »
Sean Roosen sur la nouvelle réalité financière : « Nous nous battons pour récupérer notre part de marché en investissant des sommes importantes dans des projets risqués. Notre concurrence actuelle avec le cours de l'action du cannabis, les cryptomonnaies et la valeur boursière des technologies va bien au-delà de ce que l'on a vu jusqu'ici. L'euphorie qui caractérisait l'industrie minière a peu à peu cédé la place aux récits plus populaires de la jeune génération. Peu de jeunes de la génération du millénaire investissent dans notre industrie en ce moment, et c'est bien là le plus gros problème : comment pouvons-nous reformater le secteur de l'exploration pour susciter un renouveau d'intérêt ? »
Clive Johnson sur la gestion du risque politique : « Impartialité, respect, transparence et responsabilité ; ce sont des mots qui en disent beaucoup. Nous avons essayé d'appliquer ces principes au cours des 30 dernières années, mais concrètement, nous devons démontrer notre engagement, tenir nos promesses et être prêts à prendre nos responsabilités. Faites ce que vous avez à faire, mais pas uniquement parce que vous y êtes contraints. Faites-le parce que c'est la chose à faire. Cette société minière n'est pas celle de votre grand-père ; elle vaut bien plus, comme on est en droit de s'y attendre. »
Leon Teicher sur la priorité que l'on doit accorder à la responsabilité sociale des entreprises : « Les problèmes communautaires liés à la viabilité de la RSE sont bien plus responsables des retards ou de l'annihilation de projets que les problèmes techniques ou financiers, et l'exploration en est le point de départ. Lorsqu'on envoie des géologues sur le terrain, ils [peuvent] créer des problèmes que l'on devra résoudre ultérieurement. On doit intégrer l'aspect durabilité dès le départ dans notre stratégie d'exploration, car on évitera plus tard bien des coûts et des problèmes dans le cycle de vie. »
Johnna Muinonen sur les solutions flexibles en faveur des femmes employées : « Certaines femmes souhaitent reprendre leur activité après avoir donné naissance à leur enfant ; d'autres préfèrent prendre un congé. Certaines veulent reprendre à temps partiel pour garder un pied dans leur activité. Si l'on considère la souplesse des politiques en matière de RH, [il est primordial] d'adopter une certaine flexibilité plutôt qu'une approche uniformisée, car ce genre d'approche unique est défavorable pour les femmes, particulièrement car elle les oblige à faire un choix. »
L'enregistrement de la diffusion en continu en direct de la séance plénière sera disponible dès le jeudi 10 mai.
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